Bannir les carburants fossiles est désormais plus urgent que jamais

« C’est notre dernière chance d’éviter une ‘catastrophe climatique’ mondiale », d’après le GIEC

15-11-2018

L’heure est grave pour le climat selon le rapport, très critique, que le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) a publié le mois dernier. Le panel climatique des Nations Unies avertit que le réchauffement de la planète doit être limité à 1,5 degré, contrairement aux 2 degrés actuels, afin d’éviter une « catastrophe climatique » mondiale. Pour y parvenir, les émissions de CO2 doivent avoir diminué de 45 % d’ici 2030 et être inexistantes d’ici 2050. Ambitieux ? Oui, selon les chercheurs. Des mesures « sans précédent » seront nécessaires, néanmoins l’objectif est réalisable soulignent-ils.

J’ai également été pris de court en lisant ce rapport. La question est de savoir si cet avertissement mondial est suffisamment alarmant pour amener les États membres de l’ONU à mener des actions radicales. Le rapport a reçu l’approbation politique de 195 pays, ce qui est un bon début. Toutefois, n’oublions pas que le changement climatique se produit au moment même où nous parlons. « Il n’y a pas de temps à perdre », ajoute Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies.

Compte tenu de la contribution considérable des transports aux émissions de CO2, notre priorité absolue est, à mon sens, de mettre un terme à l’ère des combustibles fossiles!

Les villes européennes en ont fini avec le diesel

Peu après la publication du rapport du GIEC, les ministres européens de l’Environnement ont décidé lors d’une réunion au Luxembourg que les nouvelles voitures devraient émettre en moyenne 35 % de CO2 en moins d’ici 2030. Pour les fourgonnettes, les ministres ont établi une réduction de 30 % d’ici la même année. Elisabeth Köstinge, ministre autrichienne de la Durabilité et du Tourisme, a qualifié cette décision d’« étape importante pour une meilleure protection climatique ».

En toute honnêteté, j’espérais que l’Union européenne serait plus ambitieuse. En effet, trois ans après le « dieselgate », le nombre de diesels polluants sur la route n’a de cesse d’augmenter. À l’heure actuelle, 43 millions de véhicules roulent au diesel et leur nombre continue de grimper. La France et l’Allemagne sont en tête du classement avec respectivement 8,7 et 8,2 millions de diesels polluants sur les routes. Décevant, pour deux États membres européens aussi puissants. « À grand pouvoir grande responsabilité. »

Heureusement, nous observons une autoréflexion prudente en Allemagne. Les autorités et le secteur automobile se penchent sur une action d’échange pour les voitures polluantes. Les fabricants devront certainement proposer dans un futur proche des modèles de véhicules plus propres aux propriétaires de voitures à moteur diesel ou essence. En outre, les villes européennes prennent elles-mêmes l’initiative de garder les diesels hors du centre-ville. Alors que les villes françaises tel que Marseille, Lyon, Nice et Strasbourg introduisent des zones environnementales, un dimanche sans voiture est organisé une fois par mois dans certaines parties de Paris. Les diesels ne seront plus les bienvenus dans la capitale italienne à partir de 2024. Bruxelles prend également des mesures pour interdire les diesels. Ces dernières contribueront à réduire les émissions de CO2 et à assainir l’air.

Climatiquement neutre avec le GNC et le Biogaz

Autre point positif : la Natural & bio Gas Vehicle Association (NGVA Europe) et l’European Biogas Association (EBA) ont cartographié le rôle du gaz naturel dans la mobilité durable. Ce qui ressort de ce rapport ? Le marché des véhicules roulant au GNL, GNC et Biogaz pourrait atteindre la barre des 12 millions d’ici 2030. C’est 10 fois plus que ce qu’il représente aujourd’hui. Je trouve très positif que le marché commence à prendre de plus en plus conscience que ces carburants constituent une excellente alternative au diesel et à l’essence, même sur de longues distances.

Avec la croissance du parc automobile, la production de Biogaz, de GNC et de GNL augmentera également, selon NGVA et EBA. Et de ce fait le nombre de stations-service : PitPoint s’en occupera personnellement ! Par exemple, nous avons récemment reçu le feu vert pour la construction de la première station européenne de ravitaillement LNG fixe dans le port de Cologne, avons ouvert notre nouvelle station-service GNC/Biogaz à Amsterdam et avons signé une lettre d’intention avec Bio Rights BV pour la production de Biogaz.

À mon avis, l’hydrogène a également un grand potentiel pour le marché européen. Par conséquent, PitPoint contribue activement au projet H2Benelux. Avec ce projet, huit stations à hydrogène seront construites en 2020 et 80 voitures à hydrogène seront livrées. PitPoint y travaille en collaboration avec le groupe Colruyt, Shell, l’administration nationale des ponts-et-chaussées (Rijkswaterstaat) et WaterstofNet en tant que coordinateur. Enfin, au début de 2019, PitPoint installera et exploitera des bornes de recharge pour véhicules électriques dans la région de Bruxelles-Capitale.

Ce type de projets de carburants propres contribue à la lutte contre le changement climatique. Les carburants zéro émission ne sont pas « une alternative », ils sont la seule véritable solution pour parvenir à une vraie diminution du CO2.