Favoriser l’importation de biométhane en Europe

Par Erik Kemink, Président Directeur Général de PitPoint

15-02-2018
Biocarburants : prendre conscience de l’urgence devient nécessaire en Europe

Le Parlement Européen a récemment entériné de nouvelles mesures relatives aux biocarburants. L’une d’elles vise à porter à 35% la part des énergies renouvelables en Europe pour les années à venir, dont 12% dans le secteur du transport. Ce qui devrait nous offrir de nombreuses opportunités pour développer notre réseau européen d’infrastructures de carburant propres. En effet, le biométhane et l’hydrogène entrent désormais dans la catégorie des carburants dits « évolués ». Autre bonne nouvelle, l’huile de palme ne peut plus désormais être utilisée dans la fabrication du diesel.

Grâce à ces nouvelles mesures, l’Europe prend les premières dispositions afin de mettre en œuvre l’Accord de Paris et se positionne en tant que pionnier de la transition vers l’énergie renouvelable. Mais une question d’importance reste encore sans réponse : allons-nous bien dans la bonne direction ?

Augmentation de l’importation d’huiles de cuisson usagées en Europe

Par exemple, si l’on en croit cette étude intéressante sur l’augmentation des importations d’huiles de cuisson usagées en Europe ces dernières années, nous acheminons en Europe des containers entiers d’huile de cuisson usagée en provenance d’Inde et de Chine pour fabriquer un diesel plus propre. Un processus qui s’accompagne d’un risque croissant de fraude et d’autres conséquences imprévues.

Ne devrait-on pas pour le moment autoriser uniquement l’importation d’huile de cuisson usagée en provenance de pays européens ?

Favoriser les importations de biométhane ….

L’huile de cuisson usagée ne permettra jamais de couvrir la totalité de nos besoins en matière de carburant propre. Il serait préférable de réfléchir dans un contexte d’ouverture des frontières – une des valeurs chères à l’Union Européenne- à favoriser l’importation de biométhane.

Actuellement, ce commerce n’est pas règlementé par le gouvernement, mais il est organisé par les entreprises elles-mêmes. La question est simple : souhaitons-nous devenir le dépotoir à graisse de l’Europe, ou bien voulons-nous résolument être le leader de l’innovation en produisant du carburant propre à partir de déchets et de boues ? Pour ma part, le choix est déjà fait.

… et se concentrer sur les politiques technologiquement neutres

Ce dont l’Europe a réellement besoin, c’est de prendre conscience de l’urgence concernant les biocarburants. Il est temps de franchir une nouvelle étape et de passer au transport propre. Il est temps de d’abandonner le diesel et la pollution qu’il engendre.

Chez PitPoint, nous apportons un soutien sans réserve à l’appel de Sigrid de Vries, Secrétaire générale de la CLEPA, (Association Européenne des équipementiers automobiles) pour une approche technologiquement neutre de la législation européenne sur la réduction du CO2. C’est un moyen de s’assurer que la transformation du secteur du transport et de l’automobile en Europe soit réellement mise en œuvre.

Erik Kemink