Europe, exprime-toi sur les carburants propres

Est-ce que l’Europe rejoindra les leaders en matière de normes d’efficacité énergétique ?

11-06-2018

Ce mois-ci, j’aimerais insister sur deux événements importants pour l’avenir de l’énergie durable, et par conséquent des carburants propres : la semaine européenne de l’énergie durable (EUSEW) et la conférence annuelle de NGVA Europe.

Semaine européenne de l’énergie durable

La semaine européenne de l’énergie durable (EUSEW), c’était la semaine dernière. Lancée en 2006 par la Commission européenne, cette série impressionnante d’événements est organisée par l’Agence exécutive pour les petites et moyennes entreprises (EASME) en coopération étroite avec la Direction générale de l’énergie. Elle comprend une conférence rassemblant les personnalités et les principales organisations du secteur.

L’eurodéputé Jerzy Buzek, président de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE), est l’un des nombreux ambassadeurs de la conférence, entre autres. Les partenaires stratégiques de l’événement incluent la Coalition for Energy Savings, COGEN Europe et NGVA Europe. Cette dernière, NGVA ou Natural & bio Gas Vehicle Association, a organisé cette année un débat sur les opportunités créées par l’intégration de l’énergie durable dans le secteur des transports.

Événement de NGVA Europe à Paris : « Ensemble pour une mobilité durable »

Le mois dernier, le 25 mai, j’ai participé à un débat à la conférence annuelle de NGVA Europe à Paris. À cette occasion, l’association a célébré son 10e anniversaire sous le slogan « Ensemble pour une mobilité durable ». L’événement a rassemblé plusieurs experts des États membres de l’UE qui ont présenté les développements historiques de leurs pays ainsi que les tendances pour l’avenir des véhicules au gaz naturel et du transport durable au gaz naturel et renouvelable.

La table ronde à laquelle j’ai participé portait sur le cas de la France en tant que réussite en plein essor de la conduite au gaz naturel. La séance a été présentée par J.C. Girot, président d’AFGNV ainsi que les cadres supérieurs d’IVECO, Air Liquide, Gas Chain Métier, et moi-même au nom de PitPoint et notre société mère, le groupe Total. Elisabeth Borne, Ministre des Transports, a fait une déclaration en ouverture de la Conférence.

Mme Borne a salué les avancées du secteur et a encouragé les efforts continus en faveur de la décarbonisation du secteur européen des transports. Selon elle, « nous savons que le gaz naturel pour la mobilité sera un des leviers pour traiter ces problèmes [santé et environnement]. Il réduit de manière significative les émissions polluantes. Pour ce qui est des émissions de GES, le développement du biogaz sera capital. »

Deux de mes principaux messages à l’attention de l’audience rassemblée à Paris étaient les suivants. Tout d’abord, la simplification des procédures d’ouverture de stations au gaz naturel pour véhicules sera l’un des facteurs clés du succès futur en France. Ensuite, pour avancer l’adoption de carburants alternatifs, durables et en définitive propres à 100 %, toutes les parties prenantes dans la chaîne de valeur du transport et du carburant devront éduquer les générations plus jeunes sur les avantages de ces types de carburant. C’est valable pour la France et au-delà.

Les émissions de CO2 des combustibles fossiles sont en hausse et non en baisse

Pour ma part, ces deux événements ne pouvaient pas mieux tomber. Au début du mois, Eurostat a révélé que les émissions de CO2 des combustibles fossiles n’ont pas diminué dans l’Union européenne, mais au contraire elles ont augmenté. L’année dernière, les émissions de CO2 étaient supérieures de 1,7 % à celles de l’année précédente. Malheureusement, le secteur des transports reste un grand consommateur de combustibles fossiles, même si des options durables sont aisément accessibles.

Bruxelles : Hausse des exigences en matière de réduction du CO2 à 24 % pour les véhicules utilitaires lourds,

Le mois dernier, plusieurs grandes organisations ont envoyé une lettre commune au contenu surprenant à la Commission européenne. Unilever, Heineken, Ikea, Nestlé, Carrefour et d’autres ont demandé au président Juncker d’augmenter les exigences définies par Bruxelles pour la réduction des émissions de CO2 des véhicules utilitaires lourds de 15 % à 24 % d’ici 2025. Mais avant tout, elles tiennent à ce que ces réglementations soient respectées. Selon ces grandes entreprises, c’est à ce prix que l’Europe pourra rester à la pointe de la lutte contre le changement climatique.

Comme je l’ai publié à l’époque sur Twitter, je suis entièrement d’accord avec l’appel de ces entreprises. Je trouve incroyable que la Commission européenne ne les écoute pas et s’en tienne à une baisse de 15 % seulement. Pourquoi ? La technologie est déjà disponible, ainsi que l’approvisionnement en carburants propres. Par exemple, notre réseau européen de stations de carburants propres s’étend progressivement. Dans un proche avenir, PitPoint construira 5 nouvelles stations de GNC en France, et six en Belgique.

Est-ce que l’Europe rejoindra les leaders en matière de normes d’efficacité énergétique ?

Dans cette lettre adressée à Juncker, elles ont également fait remarquer, avec justesse, que les États-Unis, le Canada, le Japon et la Chine ont déjà établi des normes d’efficacité énergétique pour les camions et autres véhicules lourds. D’après moi, l’Europe devrait en faire de même. Toutefois, il est essentiel que l’offre en matière de véhicules à émission zéro soit alignée sur la demande croissante. Mais surtout, je pense que l’UE devrait enfin se positionner et manifester une ambition suffisante, en s’efforçant de réduire davantage les émissions de CO2 des véhicules lourds d’ici 2025 par exemple.

Qu’avons-nous à perdre ?

Erik Kemink