Qui trinque pour la réduction du CO2 ?

Le plus grand dilemme de 2019

21-01-2019

Tout d’abord, mes meilleurs vœux pour une année 2019 durable ! Que cette année nous permette de nous rapprocher d’un transport 100% propre. Avant de plonger dans ce que 2019 nous réserve, je souhaite commencer par un résumé de 2018. Il y a un an, je déclarais dans un article de mon blog que 2018 serait « l’année de vérité » pour la lutte contre le changement climatique et la pollution atmosphérique. Que ce serait une année au cours de laquelle l’Europe prendrait le rôle de leader mondial en matière de politique climatique. Ma prédiction s’est-elle réalisée ?

Une Europe climatiquement neutre : de l’ambition à l’action

Au cours de l’année écoulée, le débat public a connu un changement notable. La discussion ne visait plus à savoir si le changement climatique avait lieu mais plutôt de savoir comment le combattre et qui devait le payer. Ces questions étaient aussi au centre de la Conférence sur le changement climatique de Katowice. Avant cet évènement, l’Union européenne avait déjà annoncé qu’elle mettrait tout en œuvre pour que l’Europe soit climatiquement neutre d’ici 2050. « Pour confirmer l’engagement de l’Europe à jouer un rôle de premier plan dans l’action climatique mondiale », et parce qu’« une action immédiate et décisive pour le climat est essentielle » ce rapport parle d’« une planète propre pour tous ».

Il s’agit évidemment d’un objectif tout à fait louable. En outre, j’ai personnellement constaté une prise de conscience croissante de la transition énergétique et le transport durable, en particulier en Europe. Cela me donne de l’espoir, mais je n’en suis pas encore au point de sauter de joie. Le problème n’est pas que nous ne sachions pas ce qui doit être fait. Le problème est que nous revenons toujours à la planche à dessin en nous demandant si nos plans sont suffisamment bons. Nous manquons de temps pour ça !

Et le leader mondial en matière de réduction du CO2 est…

Aujourd’hui, ce n’est pas l’Europe qui est le leader en matière de réduction de CO2 mais la Chine. Les Chinois investissent massivement dans la transition vers le transport électrique et se tournent vers le potentiel de l’hydrogène comme carburant. Les effets des émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique sont plus visibles là-bas qu’en Europe et nécessitent une action immédiate. Je suis impressionné par la fermeté de la Chine. Il est évident que l’Europe ne deviendra pas automatiquement le leader.

Toutefois, je veux rester positif. L’Europe a réalisé de grandes avancées vers un avenir zéro émission. Par exemple, la Commission européenne a envoyé un message clair en lançant un dernier avertissement aux États membres dont la qualité de l’air était mauvaise. De plus, le Parlement européen et les États membres sont parvenus à un accord selon lequel 32 % des carburants doivent être issus de sources renouvelables d’ici 2030. A l’automne dernier, l’UE a annoncé des investissements de près de 700 millions d’euros pour accroître le nombre d’infrastructures en faveur des carburants propres.

Les pollueurs devraient payer

Ma prédiction et mes souhaits pour 2018 ne se sont donc pas réalisés. Néanmoins, je pense que l’UE a tout de même apporté sa pierre à l’édifice : « Nous pourrions éviter les pires effets du changement climatique », s’est prononcé avec espoir le Secrétariat des Nations Unies sur le changements climatique dans l’Annuaire de l’Action mondiale pour le climat 2018, à condition de continuer sur la même lancée.

Selon moi, le plus gros défi de 2019 consiste à obtenir le soutien nécessaire à ces projets. Cela sera difficile, comme nous le constatons actuellement en France. La plus grande question est de savoir qui couvrira le coût de la transition énergétique – les avis sont évidemment partagés. Je continue de penser que la transition vers des carburants propres doit être équitable. Les automobilistes actuels ne devraient pas porter le fardeau des émissions de CO2. Ce dernier devrait plutôt incomber à ceux qui sont réellement responsables. En résumé, les pollueurs devraient payer.

La transformation de PitPoint en acteur européen

Et qu’en est-il de PitPoint ? Je suis fier qu’en 2018, PitPoint soit passé d’une société néerlandaise à une société européenne. En tant que fournisseur de carburants propres, nous contribuons désormais à une mobilité durable à l’échelle européenne. Par exemple, nous mettons tout en œuvre afin de construire les bases du carburant propre aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et en France. C’est impressionnant à observer, et nous continuerons à travailler sur ces développements au cours de l’année à venir.

La croissance de PitPoint va de pair avec la croissance du marché des véhicules électriques. Maintenant que ces derniers deviennent plus abordables, je prévois une augmentation considérable de leurs achats. La seule limite est que l’industrie automobile ne parviendra pas à pallier est : la croissance. En 2019, en tant qu’intégrateur de systèmes de carburants propres, PitPoint s’attachera à répondre au besoin de points de recharge électriques ainsi qu’à élargir son réseau de stations-service de GNC, GNL et Hydrogène.

Je reste fermement convaincu que la solution est une combinaison de carburants propres. La transition énergétique de l’Europe nécessitera une multitude de solutions. Il n’existe pas qu’un seul carburant propre « miracle ». Le chemin vers le zéro émission sera différent pour chaque marché et chaque véhicule. Il dépendra de la disponibilité, du coût et de l’accès requis. C’est ce sur quoi je continuerai à me concentrer cette année, grâce à la collaboration de mes collègues ainsi que de nos partenaires.

Voici un bon début d’année 2019 !

Erik Kemink